Strasbourg 67000
Auto-partage
L’auto-partage a le vent en poupe, et c’est en partie grâce à Jean-Baptiste Schmider, l’un de ses défricheurs. « L’idée a germé en 1999 alors que j’étais père de famille, installé au centre-ville de Strasbourg, raconte-t-il. J’utilisais tellement peu ma voiture que je passais des heures à chercher où je l’avais garée. C’était irrationnel de posséder un objet si cher, encombrant et polluant. » Avec quelques convaincus, il crée l’association Auto’trement. « Nous voulions couper le cordon ombilical qui nous reliait à nos voitures, en les mutualisant. » Ni une ni deux, ces pionniers se débarrassent de leur berline personnelle, achètent trois voitures d’occasion et se lancent, en mode artisanal. « À l’époque, on nous prenait pour des hurluberlus ! », s’amuse-t-il.
Coup d’accélérateur
Depuis, l’aventure citoyenne locale a bien grandi. Jean-Baptiste Schmider en a fait son métier et c’est une entreprise pleine d’ambitions qu’il s’emploie à développer. Il donne le coup d’accélérateur en 2002 en créant la coopérative France Autopartage, aujourd’hui réseau Citiz.
Avec 1 100 véhicules et 30 000 abonnés, ce dernier couvre désormais 90 villes et chapeaute 12 structures : des entreprises publiques ou des sociétés coopératives, soutenues pour la plupart par France Active.
« L’impact le plus évident de l’auto-partage est le gain d’espace, pointe l’entrepreneur. Une voiture partagée remplace jusqu’à 10 véhicules. Cette solution entraîne également un report vers d’autres modes de transports collectifs, vélo, marche… Une réduction du kilométrage parcouru et donc du CO2 émis. » Elle permet aussi à des personnes modestes d’accéder à une voiture, ponctuellement et à frais réduits.
Levée de fonds
S’affirmant comme un acteur solidaire dans le paysage foisonnant de l’économie collaborative, le réseau Citiz entend construire une offre d’auto-partage pérenne et ancrée dans les territoires.
« Pour passer à la vitesse supérieure et devenir leader national, nous avons besoin de mutualiser davantage nos moyens au sein de notre réseau et d’augmenter notre visibilité », indique Jean-Baptiste Schmider.
Un avenir que suit de près France Active, à travers sa société d’investissement. Aux côtés de la Caisse des Dépôts, Esfin Gestion et Inco, elle a récemment investi 317 500 euros en fonds propres au cours d’une levée de fonds d’1,3 millions d’euros pour accompagner le réseau Citiz dans son développement. « France Active est fière de soutenir depuis ses débuts ce modèle coopératif qui a prouvé son efficacité sur les territoires et apporte des réponses concrètes à des problématiques sociétales fortes », souligne Judith-Laure Mamou-Mani, chargée de mission financement à France Active. « C’est important d’avoir des investisseurs qui comprennent notre modèle, estime de son côté l’entrepreneur. Nous travaillons à un changement profond du rapport à la voiture. C’est une évolution qui se construit pas à pas et ne peut se faire qu’avec des partenaires engagés durablement ! »